Le durcissement des paiements liés aux jeux d’argent s’accélère partout, et les joueurs de craps — sur tables « Live » comme en RNG —, en voient déjà les effets : cartes de crédit bannies, plafonds transverses entre opérateurs, « gambling blocks » activables dans les applis bancaires.

Objectif commun : limiter les mises à crédit et encadrer la durée des sessions. Au Royaume-Uni, l’interdiction des cartes de crédit pour jouer, en vigueur depuis 2020, fait figure de jalon ; elle a servi de modèle à d’autres juridictions et a poussé les opérateurs à renforcer leurs outils de jeu responsable.

Cartes de crédit interdites, plafonds agrégés : la norme s’installe

Après Londres, Canberra a étendu en 2024 l’interdiction d’utiliser une carte de crédit pour les mises en ligne, au nom de la réduction des risques. Aux États-Unis, certaines juridictions proscrivent aussi ces dépôts, tandis que des acteurs privés durcissent le ton : fin août 2025, DraftKings a annoncé la fin des dépôts par carte de crédit sur l’ensemble de son réseau, citant l’environnement réglementaire et l’expérience utilisateur.

En Allemagne, la convention fédérale de 2021 impose un plafond de dépôt mensuel agrégé (par défaut 1,000 €) contrôlé par la base LUGAS, afin d’éviter la multi-dépense simultanée entre opérateurs licenciés. Autant de garde-fous qui touchent indistinctement paris, machines à sous en ligne et jeux de table — craps compris.

Les banques et fintechs généralisent les « gambling blocks »

En parallèle, les banques déploient des coupe-circuits à la demande du client. Monzo, pionnier dès 2018, bloque les transactions associées aux codes commerçants « gambling », avec une friction supplémentaire pour la réactivation. Starling a ajouté un délai de 48 heures pour relancer les paiements vers les marchands de jeu. Revolut propose un interrupteur similaire, accessible en quelques pressions du doigt, qui empêche immédiatement les paiements effectués par carte vers les opérateurs identifiés. Pour un amateur de craps, ces verrous se traduisent par des sessions plus courtes et budgétées, même lorsque l’appétence pour la relance est forte après une série perdante…

Dans certains marchés régulés, les limites vont plus loin avec des plafonds de pertes côté opérateur public : en Norvège, Norsk Tipping impose un cap mensuel pour tous les joueurs, abaissé pour les moins de 24 ans — une logique de « freinage » qui réduit mécaniquement la variance sur des jeux à rythme rapide. Ces dispositifs cohabitent avec des limites de dépôt, des pauses obligatoires et des alertes comportementales devenues standard.

Ce que cela change concrètement au craps…

Le craps reste un jeu de table à forte volatilité : mise initiale, paris d’appoint et progressions peuvent accélérer la dépense. Désormais, l’accès au cash « illimité » se raréfie : sans carte de crédit et avec des plafonds agrégés, la bankroll effective se planifie à l’avance. Et c’est sans compter les obstacles bancaires qui ajoutent une barrière psychologique supplémentaire…