Un différend oppose une joueuse du New Jersey à Bally’s Atlantic City et au fabricant de machines à sous IGT. En cause : un jackpot de 1,277,954.35$, supposément remporté en février 2024 sur une machine « Wheel of Fortune », mais jamais payé.
Une affaire qui traîne depuis plus d’un an
La joueuse, Roney Beal, 73 ans, de Shamong Township (NJ), affirme avoir été invitée par le casino durant le week-end du 25 février 2024. Selon sa plainte déposée devant le tribunal fédéral, elle aurait déclenché le jackpot alors qu’elle jouait sur une machine progressive Wheel of Fortune. Mais un employé du casino lui aurait aussitôt annoncé que la machine avait « mal fonctionné » et que le gain n’était pas valide.
Le couple Beal a rapidement porté plainte contre Bally’s et IGT, responsable du système de paiement des jackpots progressifs. Initialement déposée devant la justice de l’État, l’affaire a été transférée en cour fédérale à l’été 2024.
Depuis, le dossier s’enlise. Cette semaine, la juge fédérale Elizabeth Pascal a autorisé Bally’s à suspendre administrativement la plainte, mais sans l’annuler définitivement. Elle a donné 30 jours aux défendeurs pour fournir une mise à jour de l’enquête menée par la Division of Gaming Enforcement (NJDGE), le régulateur du New Jersey.
Bally’s affirme que l’investigation du NJDGE est toujours en cours.
La version du casino et d’IGT
Selon Bally’s et IGT, la machine Wheel of Fortune aurait subi un « Reel Tilt », c’est-à-dire un défaut d’affichage : les rouleaux physiques n’auraient pas montré correctement le résultat généré par le système interne (RNG). En vertu de la réglementation, toute panne technique annule les mises et les gains.
De son côté, Roney Beal conteste vigoureusement cette version. Ses avocats affirment que la machine fonctionnait normalement avant le spin gagnant et qu’aucun message d’erreur n’est apparu… jusqu’à ce qu’elle appuie sur le bouton d’assistance après avoir vu s’afficher le jackpot. Ce n’est qu’alors qu’un avertissement « REEL TILT » serait apparu pour la première fois.
Ils accusent Bally’s et le régulateur de n’avoir fourni aucune information technique concrète sur la panne alléguée.
Les précédents jouent rarement en faveur des joueurs
Ce type de litige n’est pas inédit à Atlantic City ni ailleurs. La loi du New Jersey impose d’ailleurs que chaque machine affiche un avertissement clair stipulant que « tout dysfonctionnement annule les gains ». Ce simple message suffit à excuser les opérateurs en cas de problème.
Dans la plupart des procès similaires, les tribunaux donnent raison aux casinos. Exemple marquant : en 2016, une joueuse du Resorts World New York City a cru empocher près de 43 millions $. En réalité, la machine – également fabriquée par IGT – avait un plafond de paiement de 6 500 $. Résultat : le jackpot a été annulé, et la joueuse n’a eu droit qu’à un dîner offert.
L’affaire Beal pourrait donc devenir un nouveau cas emblématique des litiges liés aux machines à sous. Mais si l’histoire récente sert de référence, les chances de voir Bally’s payer ce jackpot semblent faibles.
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