Jeux d’argent : la France passe la barre des 14 milliards, mais l’embellie pourrait ne pas durer

Porté par une actualité sportive exceptionnelle entre l’Euro en Allemagne et les Jeux olympiques à Paris, le marché français des jeux d’argent a battu un record en 2024, franchissant pour la première fois la barre symbolique des 14 milliards d’euros de produit brut des jeux (PBJ). Une performance en hausse de 4,7 % sur un an, saluée dans le dernier rapport de l’Autorité Nationale des Jeux (ANJ), qui voit en la France l’un des marchés les plus dynamiques d’Europe depuis la crise sanitaire.

Le numérique, moteur de la croissance

C’est surtout sur Internet que le secteur a trouvé son second souffle. Les jeux en ligne atteignent 2,6 milliards d’euros de PBJ (+12 %), avec les paris sportifs en tête d’affiche : 1,8 milliard d’euros, en progression de 19 %. Le football continue d’attirer l’essentiel des mises, suivi par le tennis, le basket et le rugby. Certaines disciplines longtemps confidentielles, comme le volley ou le handball, connaissent même un regain d’intérêt notable.

Un public en pleine mutation

Le profil des joueurs évolue. On compte désormais 5,7 millions de comptes actifs, dont 3,9 millions de joueurs uniques. En moyenne, chaque joueur détient un à deux comptes. Les jeunes adultes – notamment les 18-24 ans – représentent près d’un tiers des parieurs sportifs, et la part des femmes atteint 15 %, un chiffre en hausse. Pour l’ANJ, ces changements reflètent l’intensification des campagnes publicitaires et des promotions ciblées, mais aussi une stratégie de diversification commerciale plus agressive.

FDJ en pleine forme, PMU en perte de vitesse

La Française des Jeux (FDJ) reste l’acteur incontournable du secteur, avec un PBJ qui franchit pour la première fois les 7 milliards d’euros, dont 5,8 milliards rien que pour la loterie. De son côté, le PMU affiche un repli de 2 % (1,7 milliard d’euros), même s’il parvient à stabiliser ses résultats nets à 837 millions et à regagner des clients. Les casinos physiques, quant à eux, conservent un rythme stable : 31 millions de visiteurs et un PBJ en légère hausse (2,7 milliards d’euros, +1,2 %).

2025, année de rupture ?

Malgré cette année record, l’horizon s’assombrit. Dès juillet 2025, les opérateurs devront faire face à un nouveau prélèvement de 15 % sur leurs dépenses publicitaires et promotionnelles, imposé par la loi de financement de la Sécurité sociale. D’autres hausses fiscales sont attendues, sur l’ensemble des segments. L’ANJ alerte déjà sur les possibles dérives commerciales si les acteurs ne révisent pas leur approche.

Autre sujet brûlant : l’arrivée prochaine d’un nouveau type de jeu, les « jeux à objets numériques monétisables » (JONUM), qui mêleront blockchain, gaming et gains potentiels. Une expérimentation encadrée par la loi SREN doit débuter en septembre, mais ouvre d’ores et déjà une zone grise réglementaire.

Après une année 2024 hors normes, le secteur entre donc dans une phase d’incertitude. Entre contraintes fiscales, vigilance réglementaire et nouveaux usages numériques, 2025 pourrait bien marquer un tournant pour l’écosystème du jeu en France.

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