La Commission Fédérale des Maisons de Jeu (CFMJ) et l’Autorité Intercantonale de Surveillance des Jeux d’Argent (Gespa) ont publié une étude approfondie sur le comportement des Suisses face aux jeux d’argent, révélant des tendances et des évolutions marquantes depuis la dernière enquête de ce type, laquelle avait été menée en 2017. Les résultats montrent l’attrait des Suisses pour les jeux de loterie ainsi qu’une baisse de la participation aux jeux de hasard en ligne opérés par les casinos offshores.

Suisse : des habitudes de jeu variées et des mises souvent modérées

D'après les données recueillies en 2022 auprès de 18 345 participants par l’Institut Suisse de Recherche sur la Santé Publique et les Addictions (ISGF), environ 63,70 % des Suisses ont déjà tenté leur chance aux jeux d’argent, avec une part notable de 44,50 % ayant joué au moins une fois en 2022. Les jeux de loterie restent les plus populaires du lot, attirant 39,40 % des sondés, suivis par les tombolas, les jeux de table et les machines à sous. L’étude montre également une tendance vers des mises modestes : près de la moitié des joueurs déclarent dépenser moins de 10 francs par mois, et 37 % d’entre eux n’allouent qu’entre 10 et 99 francs à leurs activités de jeu.

Depuis la légalisation des casinos en ligne suisses en 2019, l’étude observe une redirection significative des joueurs vers les plateformes hébergées sur le territoire helvète. En 2022, seulement 0,80 % des participants ont indiqué jouer sur des sites internationaux, contre 2,30 % en 2017. En parallèle, 2 % des répondants se sont tournés vers les jeux en ligne autorisés par des opérateurs suisses, ce qui témoigne d’un encadrement efficace des pratiques de jeu en ligne.

Prévention et surveillance : l’engagement renforcé des autorités

L’étude s’intéresse également aux comportements de jeu à risque ou pathologique, en hausse dans certaines catégories de jeux. Par exemple, 37,60 % des utilisateurs de jeux en ligne suisses et 35,20 % de ceux fréquentant des sites étrangers présentent des risques plus élevés de développer des comportements problématiques. Les paris sportifs et les machines à sous en ligne sont les produits qui attirent le plus grand nombre de joueurs problématiques, bien que la proportion de comportements à risque (5,80 %) et pathologiques (0,80 %) soit restée relativement stable par rapport à 2017.

Face à ces chiffres, la CFMJ s’engage à renforcer les mesures de protection sociale dans les casinos, et entend veiller à l’application rapide et stricte des dispositifs de prévention. Ces efforts de surveillance visent notamment à mieux encadrer les joueurs en ligne et à prévenir les dérives potentiellement associées aux jeux d’argent sur Internet.

À noter qu’en comparaison avec d'autres pays européens, la Suisse maintient une prévalence de comportements à risque ou pathologiques dans une fourchette moyenne à basse. Les autorités suisses considèrent ces résultats comme encourageants et soulignent l'importance d’une régulation efficace pour garantir un environnement de jeu sûr pour toutes et tous.